Riga, étonnante lettone

Du 18 au 24 juillet.

Riga

Nous arrivons à Riga, où nous établissons notre nouveau quartier général, après un voyage en autocar très confortable (à 5 $ CAD!). En direction de l’auberge, nous découvrons une grande place occupée par une formidable installation artistique. Sous le thème de la tolérance et de la compréhension entre les nations, les cultures et les religions, cette exposition met en vedette plus de 140 ours décorés par des artistes de chacun des pays reconnus par les Nations unies. Ces ambassadeurs d’une coexistence pacifique parcourent la planète depuis 2002. Le passage de ces gentils toutous dans la capitale lettone a été orchestré par l’Allemagne et offert à la Lettonie pour souligner les cent ans de l’indépendance du pays. Les nounours sont vite devenus des personnages centraux, auxquels nous avons par la suite souvent rendu visite pendant notre séjour dans la capitale.

Sur les édifices du centre historique enregistré au patrimoine de l’UNESCO, où cohabitent des créatures fantastiques et s’élèvent des flèches gothiques, l’architecture prend son souffle exceptionnel dans la profusion d’édifices de style Art Nouveau. Difficile de ne pas se promener continuellement le nez en l’air, en sillonnant les ielas, pour ne pas manquer une corniche, une gargouille ou une façade colorée. Ce dédale de petites rues pavées et sinueuses débouchant sur de jolies places aérées est un vrai bonbon pour les yeux! Il faut dire que depuis que nous avons quitté une Montréal caniculaire, le beau temps nous a bien souri et tout paraît plus joli sous le soleil rayonnant.

Cēsis

Le chateau, construit en 1209 par des croisés Allemands de l’Ordre des Chevaliers Porte-Glaive qui voulaient christianiser les dernières contrées païennes d’Europe, a bien failli tomber aux mains d’Ivan le Terrible, et a été un enjeu central dans les guerres de Livonie. Voilà, c’est bon, j’arrête là l’histoire.

Il est toutefois bon de mentionner que c’est en ces lieux historiques qu’en juin 1919, lors des guerres d’indépendances des Pays baltes, les forces estoniennes et lettonnes ont défait les Allemands. La forteresse est fascinante à visiter (particulièrement la tour sombre que chacun gravit à la lumière d’une lanterne), et les deux loupiots aînés adorent.

Quand tout le monde commence à chiâler sous la chaleur, on fait une pause bulle plutôt rigolote, une course de bolides et un arrêt incontournable dans un parc.

Petites retrouvailles planifiées

Nous avons également le bonheur de retrouver les amis voyageurs. Ensemble, nous décidons d’aller faire de grosses provisions au marché central, l’un des plus anciens d’Europe, installé dans cinq anciens hangars à ballons dirigeables, pour ensuite faire un pique-nique et laisser couler les heures de l’après-midi.

Jurmala

À trente minutes de train de Riga, nous joignons la station balnéaire de Jurmala, située le long de l’échancrure du Golfe de Riga (au sud de Parnu). À son apogée à l’époque soviétique, elle est toujours reconnue pour ses belles villas pastels en bois de style Art nouveau dotées d’un charme délicieusement suranné.

Bibliothèque nationale de Lettonie

Comme l’ont fait des tas d’humains depuis des millénaires, nous traversons à pied la rivière (par le pont, bien sûr), à la différence que nous trouvons sur l’autre rive la magnifique Bibliothèque nationale de Lettonie, fondée à l’aube de la naissance de la république. Bon, je rappelle que mon douzépoux est bibliothécaire. N’empêche que force m’est d’admettre que le bâtiment est très esthétique. Et j’ai surpris les garçons les yeux rivés sur un écran où on expliquait, en letton, les techniques hollandaises de gravure à l’eau forte. Eh ben!


Court topo historique

Née Allemande, Riga est passée aux mains des Suédois (elle a supplanté Stockholm dans l’empire), avant de devenir la troisième ville d’importance de Russie. 

À la suite de l’indépendance de la république en 1918, l’activité culturelle et intellectuelle s’y fait riche et bat son plein. 

Elle a été évastée pendant la Première Guerre, durement touchée par l’occupation soviétique en 1940 et lourdement bombardée pendant la Secondaire Guerre mondiale, mais la capitale a su renaitre de ses cendres pour devenir la cité cosmopolite et dynamique qu’elle est aujourd’hui.

En tant que membre de l’Union européenne, la Lettonie peut s’enorgueillir d’offrir à ses habitants un niveau de vie plus que convenable, mais une importante communauté russe (longtemps formée de citoyens de 2e classe sans droit de vote) vit souvent dans la pauvreté et forme systématiquement le parti d’opposition. À Riga, la proportion de la diaspora russe s’élève à 50 % (et l’intégration, il faut le mentionner, est plus harmonieuse que dans l’est du pays), dont fait d’ailleurs partie le maire de la ville. Et pour en ajouter une couche, c’est aux Lettons que nous devrions apparemment la tradition du sapin à Noël. Sympa, non?


Au bout d’une magnifique semaine à explorer, à nous amuser et à déambuler, nous prenons place à bord d’un autocar qui nous mènera dans la Росси́йская Федера́ци, une nation transcontinentale qui est l’état le plus vaste de la planète. À suivre…

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