Impériale Saint-Pétersbourg

Grandiose, impériale et monumentale, Saint-Pétersbourg impose le respect dès la première rencontre. Âgée de quelque 300 ans, la diva russe a pour origine le rêve de Pierre le Grand, de bâtir (sur un marécage!) une ville à la hauteur des grandes cités européennes. Située près du 60e parallèle (à la même latitude que la baie d’Hudson et que la frontière sud des territoires canadiens), elle ne ferme jamais complètement l’oeil durant les longues nuits d’été, pendant que le soleil ne se tapit que brièvement et maladroitement derrière l’horizon.

Nous y mettons les pieds après dix heures en autocar de nuit depuis Riga, en Lettonie, interrompu par le passage des douanes. N’ayant pas froid aux yeux, nous franchissons les 3 kilomètres à pied qui usent nos souliers jusqu’à l’auberge, ne manquant toutefois pas de faire un court arrêt pour déjeuner dans un café. Une fois le moral bien nourri aux pancakes, les troupes ont le pied plus léger!

L’auberge ne paie pas de mine, et nous y sommes plutôt à l’étroit. Elle a toutefois un avantage de taille, celui d’être tout près de l’Ermitage (et une cuisine, condition sine qua none). Dans la cour de l’Ermitage nous attend une fanfare en pleine répétition. L’effervescence qui y règne annonce, nous l’apprendrons plus tard, l’approche de la journée de la marine, un événement très populaire qui est en fait une gigantesque démonstration de la puissance des effectifs maritimes de la Fédération et de ses alliés.

La ville est belle partout, et nous nous émerveillons à tous les coins de rue. Il faut dire qu’il nous est inutile d’aller très loin, il y a tant à voir dans notre quartier provisoire! La Cathédrale Kazan, la Cathédrale sur le sang versé, les ponts, la Perspective Nevsky…

Nous nous en contentons très bien, voyez-vous?

Coupe-coupe

Les garçons passent sous les ciseaux experts de deux coiffeuses pour se faire pousser les oreilles (comme dirait Papiré). Les Russes ayant généralement fière allure, on voudrait pas passer pour des tout-nus! (Ben non… c’est simplement qu’ils commençaient à avoir l’air de petits chiens barbets.)

L’Ermitage

[Vous pardonnerez le choix du passé ici, mais c’est bel et bien un exploit qui est DERRIÈRE nous!]

Veni, vidi, et sortis vivants (pas vici, tout de même)! On a visité le grand Musée de l’Ermitage avec trois enfants. Sans rien casser, de surcroît! J’vous l’jure! Ce ne fut pas une mince affaire (et ça a pris deux cafés). Et le tout, bien sûr, pas sans avoir au passage baptisé la magnifique marqueterie d’une crise de bacon d’une certaine personne dont je tairai le nom.

Les pyshki

Pour faire un croche dans la Leningrad de l’ère soviétique, nous jetons notre dévolu sur le sucre en poudre de perlimpinpin… et le gras. Nous joignons les dizaines de personnes qui font la queue pour commander la seule chose figurant au menu de cette institution depuis 1958, les beignes. La recette éprouvée donne une pâtisserie légère et croustillante, frite, et saupoudrée de sucre. Une place debout se libère dans la salle à manger qui dont la température avoisine celle d’un fourneau. La décoration est sobre, délicieusement désuète, presque pittoresque. Un chat obèse ronronne sur une chaise, nous rappelant ce qui guette quiconque serait tenté d’abuser des bonnes choses. Il est coutume de commander une assiette de cinq ou sept pyshki. Inutile de casser le petit cochon pour cette sortie : on s’en tire la panse pleine pour quelques kopecks à peine. Les habitués rincent la friture avec une tasse de café réputé imbuvable, sucré au lait condensé, exactement comme le buvaient leurs parents à l’ère soviétique. Cette relique de la culture d’autrefois attire toujours les locaux, qui se rappellent souvent avoir fréquenté l’endroit avec leurs aînés, auxquels se joignent maintenant quelques touristes avisés. Une expérience bonne à s’en lécher les doigts!

Les canaux

En somme, la balade en bateau-mouche dans les canaux s’avère être, dans notre cas, un moment inoubliable pour les plus de 4 ans, mais pas simple pour les moins de 4 ans (et les parents, il va sans dire). Emmitouflés dans les couvertures chaudes, les garçons nous épatent en portant grande attention à l’audio-guide en français, qui porte principalement sur l’histoire, la petite histoire et l’architecture de la ville. Pour Margot, qui ne fait plus que très rarement de sieste malgré que les journées soient parfois longues, le fait de rester assise tranquille ne fait pas du tout partie de ses plans de soirée. Mais comment ne pas conserver un bon souvenir de la sortie quand on se retrouve avec des belles têtes de garçons captivés et souriants sur les photos!

Pause-café

L’anticafé est un concept qui a surgit de l’esprit des ​​Pétersbourgeois (voilà, je l’ai pluggué! hihi!). Il s’agit d’un lieu de rencontre, d’un espace où on peut passer le temps, et notamment travailler à l’ordi ou jouer à des jeux de société, selon l’endroit. Certains y ajoutent leur saveur locale en offrant un espace pour faire de l’art ou en fournissant des jouets pour enfants. L’utilisation se paie à l’heure. On y met donc davantage l’accent sur l’expérience et la mise en commun que sur la consommation à proprement parler. Souvent, du café, du thé et des collations sont fournies. Le concept, qui s’inscrit dans la mouvance des initiatives de partage communautaire, s’est répandu comme un kilo de grains de café échappé par terre. Il y en a bien à Montréal et dans d’autres villes du monde, mais pour nous, l’occasion est belle de l’essayer dans sa ville de naissance, et ainsi, de marquer une pause d’un après-midi. Nous nous rendons donc à l’un d’eux, que nous avons ciblé sur la carte. Erreur sur le spot… plutôt qu’un anticafé, c’est un «art café» que j’avais trouvé. Oups! Qu’à cela ne tienne, on marque une pause malgré tout. Tant pis pour l’expérience de l’anticafé.

Prochaine destination : Moscou

4 commentaires

  1. Merci de me rappeler tous ces beaux souvenirs! J’ai adoré St-Petersbourg!
    J’étais aussi dans la cour de l’Ermitage lors d’une parade militaire et j’étais tellement absorbée par l’architecture que, marchand sans regarder où j’allais, j’ai foncé dans un soldat!
    Ils n’ont pas le sourire facile…
    Mxxx

    Envoyé de mon iPhone

    J’aime

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