L’Estonie, une belle découverte

Du 8 au 18 juillet.

Tallinn

Loin d’un simple piège à touristes, la vieille ville recèle des merveilles à tous les coins de rue. À chaque époque, l’activité s’est approprié les fortifications qui subsistent toujours partiellement pour offrir des décors dignes de contes de fées et de récits chevaleresques. On jurerait voir surgir un troubadour à tout moment!

D’énormes bateaux de croisière des quatre coins de la mer Baltique déversent pourtant chaque jour des hordes de touristes dociles qui regagnent leurs quartiers maritimes la fin de l’après-midi venue. Heureusement, l’atmosphère n’en demeure pas moins agréable.

C’est donc avec bonheur qu’on découvre un coin d’Europe abordable, propre, riche en culture, magnifique, facile à visiter avec des enfants et où l’on trouve de l’excellent café (disons que les intentions de sevrage se concrétisent très progressivement…).

Envahie par l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Estonie a subi les contrecoups de cette occupation et d’une annexion non entérinée par la communauté européenne jusqu’en 1991. Malgré cette proximité géographique avec le géant de l’est, la culture estonienne s’apparente beaucoup plus étroitement à celle des Finlandais. D’ailleurs, fait intéressant (bon, peut-être seulement pour les langagiers…), la langue estonienne fait partie des quatre curiosités d’Europe, avec le finnois et le hongrois (qui ne partagent aucun point commun avec d’autres langues continentales), et dans une plus grande mesure, le basque.

 

Seaplane Harbour, musée maritime

Super endroit pour lâcher les enfants (presque) lousses, et pour découvrir avec eux tout ce que vous ignoriez que vous vouliez savoir sur une foule de sujets vaguement maritimes. Blague à part, le jeu y est à l’honneur, entre l’expérience de réalité virtuelle faisant revivre l’histoire étonnante du hangar qui abrite le musée, la salle où les poissons coloriés au crayon et numérisés prennent vie dans l’aquarium sur un mur-écran géant, la course de pilotes en herbe de deux contre-torpilleurs (ça, c’est le mot français pour désigner les destroyers), le pilotage d’un avion de la Première Guerre, et bien plus encore. Tous ces postes ludiques côtoient les reproductions de mines suspendues au plafond, un monstrueux sous-marin à visiter, des avions anciens et une foule d’autres ateliers et objets d’artillerie. À l’extérieur, des dizaines de bateaux à explorer de l’extérieur ou de l’intérieur sont amarrés tout prêt. Fabuleux!

En bonus, l’arrière du hangar est occupé par un parc avec des modules. Le secret du succès des voyages avec les enfants : se garder du temps pour faire des activités à leur hauteur et les laisser passer toute cette belle énergie lorsqu’on tombe sur un parc super full débile écœurant. (Et se garder suffisamment d’énergie pour gérer la crise monumentale de la trois ans sur le chemin du retour.)

Kiek in de Kök

Alors ça, c’est une tour d’artillerie hantée dont la construction remonte au 15e siècle et qui fait partie des remparts de Tallinn. Je laisserai les férus d’histoire faire leurs recherches, mais notons que le nom, qui porte franchement à rire (avouez, quand même…), viendrait du fait que les occupants pouvaient à l’époque jeter un œil dans la cuisine des maisons situées à proximité. Un beau succès auprès des enfants, à plus forte raison la collection d’arbalètes, de catapultes et autres armes moyenâgeuses.

 

Tour de la télévision et le musée de l’époque soviétique

La tour a été construite à l’origine pour couvrir les Jeux olympiques de Moscou de 1980, certaines épreuves ayant eu lieu à Tallinn. Elle a été le théâtre d’un fait de résistance de certains des opérateurs qui en ont bloqué l’accès par les troupes russes, quelque temps avant l’accession à l’indépendance de l’Estonie (1991). Y monter n’est pas trop bon marché, comme c’est le cas de toutes les tours, mais ça donne une perspective nouvelle sur les environs.

Au pied de la tour, nous découvrons un musée offrant un aperçu de la vie en Estonie sous le régime soviétique. C’est fort intéressant : épicerie, voitures, appartement typique. De courts écriteaux bilingues donnent de plus amples détails. Je les lis en diagonale, because les enfants…

Et au moment où le besoin commence à se faire sentir, nous lançons les deux grands frères dans la petite tyrolienne dans le parc à l’extérieur. C’est ti pas beau, ça?

 

Parc de Kadriorg

Ou l’art de déambuler sans but particulier dans un cadre enchanteur, parmi les roseraies, les modules de parc et le gazon bien coupé. Simplement.

 

Et puis, ben… il y a la finale du Mondial en Russie, et donc, à la télé. Gooooaaal!!!!!

Pärnu

Pour goûter un autre coin d’Estonie avant de poursuivre notre route, nous avons décidé de faire notre place au soleil et de nous tremper les pieds dans la mer Baltique, à Parnu. La plage, faite de sable bien tapé, s’étend doucement vers le large, avec une eau chaude (très peu salée!) qui nous arrive aux genoux. Parfait pour occuper les loupiots! Nous avons peu de photos, puisque l’appareil a pris congé ces deux jours-là, mais vous voyez le portrait…

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Une belle rencontre

Grâce à la magie des groupes d’intérêts de Facebook, nous faisons la très agréable rencontre d’une autre famille formée de quatre baroudeurs, qui voyage pour sa part en Westfalia (rien pour calmer la westfalia-ite aiguë qui m’afflige depuis la vente du mien!). Les cinq globetrotters en herbe sont ravis de jouer tous ensemble, et en français, s’il vous plaît! Les parents aussi d’ailleurs.

 


Ah oui, et avant d’oublier, en tant que cuisinière qui se respecte, je me dois de partager avec vous une recette éprouvée. La voici. Ajoutez-y un grain de sel au goût.

Recette de mésaventure

– D’abord, quelques semaines avant le voyage, ponctuer une période forte en heures supplémentaires de courts moments sporadiques de planification du voyage : condition sine qua non à la réussite de l’affaire.

– S’assurer de faire quelques réservations à la va-vite, en l’occurrence, celle d’une mini cabine à bord d’un traversier de nuit, qui doit mener le clan de la Finlande à l’Estonie, en traversant la courte distance dans la mer Baltique.

– Faire revenir les enfants dans un peu d’huile ou les faire mijoter en leur vendant avec enthousiasme l’idée de la traversée.

– Le jour dit, se rendre avec mari et enfants au terminal maritime, le poids de l’entièreté de ses possessions de voyage bien ressenti sur le dos.

– Goutter la joie inouïe de constater que la fameuse réservation a été faite pour janvier 2018.

– Se voir contraint de pédaler pour trouver une solution de rechange pour traverser le golfe de Finlande, et vite!

– Marcher avec mari et enfants jusqu’à l’autre terminal maritime, en espérant qu’il reste de la place sur un autre bateau.

– Par chance, obtenir cinq billets de pont (plus chers que les précédents et sur un bateau plus rapide).

– En attendant le bateau, se raccrocher désespérément à une connexion wifi pour trouver de l’hébergement pour le soir même (l’arrivée à Tallinn ayant été initialement prévue pour le lendemain et l’auberge était pleine ce soir-là).

– Se rabattre en vitesse sur une nuit d’Airbnb un peu chère dans un quartier choisi au hasard. Occuper tant bien que mal la marmaille sur le bateau.

– Arriver tard, avec des enfants fatigués.

– Marcher en tentant de trouver l’hébergement, jusqu’à ce que tout le monde soit bien tendre.

– Le trouver, mais n’avoir aucun moyen de communiquer avec le proprio, et ne pas savoir comment entrer dans l’appart.

– Marcher dans le quartier résidentiel complètement mort pendant plus d’une heure, complètement dépourvus de moyens et de wifi.

– Finir par trouver une solution, et se faire dire que la clé, tout ce temps, était sous une roche près de l’entrée. (Je vous l’jure, ça s’invente pas!)

– Nourrir ses enfants avec des viennoiseries de dépanneur rincées au jus dégueu.

– Gérer quelques crises bien prévisibles dans les circonstances considérant la marinade…

– Sombrer dans un sommeil comateux, fourbus mais contents d’avoir réussi notre fameuse recette de mésaventure.

 

Et tra la li la lère et vogue la galère.


Article à venir : la Lettonie

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