Pour poursuivre notre voyage par voies terrestres entamé début juillet en Finlande, nous rallions en bateau le port d’Incheon en Corée du Sud depuis Qingdao, la ville éponyme de la bière Tsingtao, sur la côte est de la Chine.
En Chine, début octobre, c’est la « Golden Week ». Nous souhaitions à tout prix éviter le pays pendant cette semaine de vacances où les transports et les sites touristiques sont au maximum de leur et où la Chine toute entière craque aux coutures (on estime à 726 millions le nombre de déplacements qui ont eu lieu en Chine durant la semaine!). Dans ce contexte, la fuite était la meilleure solution. Une petite incursion de trois semaines en Corée nous est apparue comme une bouée de sauvetage dans la tourmente.
Le plan était de quitter Qingdao le 26 septembre en bateau et de revenir en Chine en avion trois semaines plus tard. Les infos glanées sur le Web nous portaient à croire qu’on ne pouvait réserver les places sur le traversier de nuit. La veille du départ, nous apprenons que le bateau est plein. Nous devons prolonger notre séjour de deux jours à Qingdao. Nous en profitons pour changer d’hébergement. De toute façon, le charme de notre appartement, avec de sa vieille odeur de cigarette et sa petite cuisine avec hotte, mais sans cuisinière, n’avait pas trop opéré sur nous. Un très chouette appart tombe à point sur Airbnb.
Nous cherchons à réserver notre passage vers la Corée le 28. Chat échaudé craint l’eau froide. Mais l’achat de billets s’avère plus compliqué qu’il n’y parait. Les infos sont contradictoires. Nicolas se met sur le cas et obtient finalement une confirmation, véritable Graal, après une série de péripéties mettant en vedette une demi-douzaine de protagonistes. Nous poursuivons l’exploration de la ville en dilettantes pendant deux jours.
La veille du départ, nous recevons un appel nous informant que le bateau du 28 ne partira pas. On nous dit de nous présenter plutôt au terminal maritime le matin du surlendemain. Peu de détails. Nous supposons que c’est en raison de l’itinéraire imprévisible du typhon Trami qui sévit dans la région. Impossible de prolonger notre séjour dans notre chouette appart, mais notre hôte nous en propose un autre légèrement plus cher, dans le même immeuble. En découvrant la vue sur deux côtés, nous sommes ravis de ne pas avoir pu partir…
Le 29, nous mettons finalement les voiles. La traversée dure une quinzaine d’heures. Notre cabine, située à l’avant du navire, est équipée de matelas à même le sol, d’une petite table, d’un réfrigérateur et d’une salle de bain. L’exploration du bateau est plutôt excitante pour les enfants. Nous pique-niquons et jouons à des jeux de société. En soirée, les garçons sont pris du mal de mer, et Julien rend un peu de son repas. Les Gravol font leur apparition pour la première fois du voyage.
Au matin, à l’approche des côtes de la Corée, nous apercevons la silhouette des immeubles dans la brume. Après le petit déjeuner, nous franchissons le pont frappé par les rayons qui s’échappent des nuages. L’apparition est mystérieuse, et l’arrivée, des plus marquantes. Nous avons un attachement tout particulier à ce pays, puisque c’est là qu’est né notre fils Raphaël. Le pays de notre Petit Prince du Pays des matins calmes. Nous y voilà, de nouveau, peu avant son 10e anniversaire de naissance, et un peu plus de neuf ans après notre première rencontre.
Josiane , tes textes sont toujours aussi captivants…..
Je vous trouve courageux de faire ce voyage avec vos petits, même si je sais que vous avez assurément beaucoup de plaisirs ensemble.
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