Le Transsibérien en famille : aide-mémoire

Parcourir le tracé mythique du Transsibérien était pour nous un rêve de longue date. Il y a dix ans, après avoir vécu la vie d’expats à Taïwan et en Australie, et voyagé en sac à dos pendant 8 mois en Asie, nous projetions de regagner notre terre natale en l’empruntant direction ouest, soit de Beijing à Moscou. La vie nous a menés ailleurs, mais le rêve est demeuré bien vivant. En nous lançant dans une aventure d’un an autour du monde avec nos trois enfants, nous savions que cette route si unique et parfaitement symbolique du «slow travel» deviendrait l’épine dorsale de notre périple. Parents, si l’aventure du rail vous appelle, voici quelques pistes d’informations pour dompter le cheval de fer.

Étapes de planification

  1. Choisir l’itinéraire
  2. Déterminer les arrêts à faire
  3. Choisir la classe
  4. Acheter les billets
  5. Acheter les billets de train ou d’avion d’aller ou de correspondance
  6. Prévoir l’hébergement
  7. Effectuer les demandes de visas
  8. Renseignements utiles

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1. Choisir l’itinéraire

Qu’est-ce que le Transsibérien?

Le Transsibérien désigne véritablement le réseau de voies ferrées qui traverse la Russie. De très nombreux trains de marchandises et de passagers empruntent ce réseau. L’itinéraire principal relie Moscou à Vladivostok en 9289 km. Il ne s’agit pas d’une attraction touristique en soi, mais bien d’un moyen de transport utilisé par des tas de gens qui habitent le long de la voie ferrée. Pour le voyageur, l’aventure devient un voyage sociologique, une fenêtre ouverte sur la vie rurale, un bain de réalité à hauteur d’homme, une manière de prendre le pouls de l’âme russe. Pour une famille, elle peut être également être l’occasion de marquer une pause ensemble et de s’amuser en resserrant les liens. 

Et le Transmongolien?

Après avoir traversé la Sibérie, en suivant l’ancienne route des caravanes du thé, le Transmongolien poursuit son chemin au cœur de la Mongolie et du désert de Gobi, avant d’entrer, glorieux, en Chine. Ce trajet offre les panoramas les plus variés du réseau, et une mosaïque étonnante de cultures, en passant par trois pays. Jadis fut un temps où l’Empire chinois bloquait l’accès par le Nord aux hordes barbares, comme en témoigne la Grande Muraille de Chine. Heureusement, les voyageurs franchissent aujourd’hui la distance entre Oulan-Bator et Beijing beaucoup plus aisément (pour peu qu’ils soient munis d’un visa en règle, bien sûr).

Nous avons choisi ce trajet. Voici le 1er volet et le 2e volet de notre séjour en Mongolie. Une expérience inoubliable pour les enfants, comme pour les parents!

2. Déterminer les arrêts à faire

L’un des dilemmes les plus déchirants pendant la planification est de déterminer si vous parcourrez le trajet d’un bout à l’autre sans arrêt, plaçant ainsi la vie à bord au centre de l’aventure, ou si vous souhaitez en profiter pour voir du pays et visiter le plus grand nombre d’endroits possible. Impossible de faire fausse route; toutes les réponses sont bonnes.

Il convient d’abord de préciser qu’il n’existe pas de billet ouvert. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’un système hop-on-hop-off. On entre donc dans le train, billet en main, en sachant exactement dans quelle ville on descendra. Il faut donc déterminer à l’avance les arrêts qu’on souhaite faire. 

Nombreuses sont les escales dignes d’intérêt : Saint-Pétersbourg, qui se trouve en fait en amont du tracé, Moscou et son cercle d’or (Vladimir, Souzdal, etc.), Nizhny Novgorod, Kazan, Tomsk, Omsk, Ekaterinburg, Irkoutsk et le lac Baïkal, Oulan-Oude, Oulan-Bator et les steppes de la Mongolie. Les options sont loin d’être limitées. Une croisière jusqu’au cercle polaire ou la visite de Volgograd et de la mer Caspienne s’offrent même aux voyageurs aventuriers. 

3. Choisir la classe

Nous avons opté pour la 2e classe, un compartiment fermé à quatre couchettes, qui correspondait le mieux à nos besoins. Nous avions prévu un petit matelas gonflable d’appoint (format court) pour coucher notre fillette sur le sol la nuit venue. Nous avons toujours pu obtenir des couvertures et oreillers supplémentaires pour elle. Chacun avait donc son lit.

  • 1re classe : Compartiment fermé à deux couchettes
  • 2e classe : Compartiment fermé à quatre couchettes. Les couchettes du bas, qui sont utilisées par tous les occupants pendant la journée, sont souvent moins chères que les couchettes du haut. 
  • 3e classe : Wagon à aire semi-ouverte pouvant accueillir jusqu’à 54 passagers. Des cloisons séparent les groupes de couchettes. Certaines d’entre elles sont dans le corridor. C’est la classe la plus économique, la plus vivante et celle qui favorise le plus les rencontres. Elle peut toutefois devenir bruyante et offre peu d’intimité. 

4. Acheter les billets

Plusieurs trains locaux et quelques trains internationaux empruntent divers tronçons ou l’entièreté du trajet. Il est donc possible d’obtenir des billets sur tout train assurant le trajet désiré. 

Il existe plusieurs façons d’acheter les billets :

  • À la gare
  • En ligne
  • À l’aide d’une agence

Acheter les billets à la gare

Il est possible d’acheter les billets au fur et à mesure dans les gares lorsqu’on dispose de temps et qu’on souhaite profiter d’une certaine flexibilité. C’est la solution la plus économique, mais qui comporte une certaine marge d’incertitude. La solution convient peu au voyage avec de jeunes enfants. Dans tous les cas, il est souhaitable d’avoir fait ses recherches au préalable et de savoir exactement ce qu’on veut acheter avant de se présenter à un guichet.

Acheter les billets en ligne

Les billets sont mis en vente en ligne 60 jours à l’avance. La procédure d’achat est plutôt simple avec un peu de planification et de recherche à l’aide des bons outils. Il faut toutefois savoir que le plus gros acheteur de billets demeure l’agence de voyages principale, si bien que celle-ci met parfois la main sur les billets avant l’acheteur individuel.

Acheter les billets à l’aide d’une agence

Étant donné que nous voyageons avec des enfants, dont une petite de trois ans, nous ne voulions rien laisser au hasard et risquer de devoir faire des compromis sur le plan du confort, ou que nos couchettes ne soient pas regroupées. Nous avons donc laissé l’achat de nos billets aux bons soins de l’agence de voyages russe Real Russia. Nous avons reçu un service impeccable. Le site est très simple à utiliser, regorge d’informations utiles et permet d’effectuer des essais d’itinéraires.

Les billets des trajets internationaux, comme celui reliant Moscou à Beijing, se vendent rapidement à la belle saison, et la priorité est accordée aux agences. Il est donc préférable de réserver sa place à bord en profitant de leurs services pour éviter les mauvaises surprises. 

5. Acheter les billets de train ou d’avion d’aller ou de correspondance

Oui, c’est vrai, l’avion se rend partout, en peu de temps, et à relativement faible coût. Mais dans le cadre d’un voyage par voie terrestre, rien ne vous oblige à vous en tenir là! Pourquoi ne pas prolonger le plaisir lorsque c’est possible? Le réseau est connecté à l’Asie centrale, à l’Europe (depuis Londres ou l’Espagne, par exemple), et à tout le continent asiatique, jusqu’à Singapour. Il est même possible de se rendre en Corée du Sud et au Japon par bateau. 

6. Prévoir l’hébergement

Il est temps de réserver les hébergements le long de l’itinéraire. Les plateformes comme Booking.com simplifient grandement la chose. La plupart des nombreux hébergements proposés offrent l’annulation gratuite jusqu’à quelques jours avant le séjour. Lorsqu’on voyage avec enfants, ça permet de ne jamais être au dépourvu.

Certains hébergements russes vous demanderont d’acquitter les frais d’enregistrement sur place. Nous tenons de source sûre qu’il est inutile d’ouvrir la bourse. Refusez simplement. Aucune vérification n’est faite par la suite.

7. Effectuer les demandes de visas

Selon le trajet, trois visas pourraient être nécessaires : Russie, Chine et Mongolie. Les visas russes et chinois ne sont pas délivrés aux frontières terrestres. Il faut donc les obtenir à l’avance. Le plus simple est de les obtenir avant le voyage lorsque possible. Les renseignements qui suivent portent sur la procédure pour les Canadiens, en vigueur en 2018. Ils sont sujets à changement. Il est donc primordial de se renseigner avant de commencer le processus.

Visa pour la Russie

Évidemment, le visa russe est inévitable et, disons-le, extrêmement cher et laborieux à obtenir, peu importe votre pays d’origine. Il faut prévoir une période d’environ deux mois. Il est possible de profiter d’un traitement accéléré, mais le coût sera majoré en conséquence. Il faut savoir que les nombreux jours fériés russes peuvent ralentir le processus de traitement de la demande. La Russie exige que les voyageurs soient munis d’une invitation. Certaines agences en ligne offrent le service d’invitation. Nous avons utilisé ceux de Fortuna Travel. Il faut ensuite réunir plusieurs documents de la liste de vérification, dont l’invitation, des photos, une lettre qui explique les motifs du voyage, l’itinéraire (même provisoire) et le formulaire (pour lequel il faut avoir d’abord souscrit une assurance-voyage). Les visas nous ont coûté 880 $ CA pour nous cinq. 

Visa pour la Mongolie

La plupart des voyageurs pourront simplement obtenir un visa de 30 jours à l’arrivée. Il est facile d’obtenir une extension à Oulan-Bator une fois sur place, le cas échéant.

Visa pour la Chine

Pour obtenir un visa pour la Chine, il faut produire un itinéraire (même fictif), avec quelques réservations provisoires. En somme, il s’agit de bien jouer le jeu de la bureaucratie. Les Canadiens n’auront aucun mal à l’obtenir depuis leur pays d’origine (beaucoup moins simple pour les Français et les Belges, nous dit-on). Il nous en a coûté 150 $ CA par personne. Par contre, nous avons été bien surpris de constater que nos visas étaient valides pour 10 ans, à raison de séjours de 60 jours à la fois! Pour peu que nous quittions le territoire tous les deux mois, il nous serait théoriquement possible d’y séjourner pendant une décennie. Pourquoi 10 ans? C’est la durée de validité de nos passeports… China, we’ll be back!

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8. Renseignements utiles

Combien ça coûte? (c’est bien CE qu’on veut savoir, non?)

Le prix des billets varie notamment selon le train et la classe. De plus, le fait de faire des arrêts peut faire augmenter le coût total du voyage, par rapport à un parcours ininterrompu. 

Pour vous donner une idée, nous avons payé 2 750 $ CA pour nous cinq, de Saint-Pétersbourg à Beijing.

Tarifs réduits pour les enfants (ah! ça fait plaisir!)

  • En Russie, les enfants de moins de 5 ans qui partagent la couchette d’un adulte voyagent GRATUITEMENT. Les enfants âgés de 5 à 10 ans profitent d’un rabais de 50 % du tarif adulte.Il est à noter que les petits enfants qui voyagent gratuitement doivent malgré tout détenir un billet sans frais, sur lequel apparaît leur nom.
  • À bord des trains internationaux sur le réseau transmanchurien ou transmongolien, les enfants de moins de 4 ans voyagent GRATUITEMENT lorsqu’ils partagent la couchette d’un adulte, et les enfants âgés de 4 à 11 ans profitent d’un rabais de 75 % sur le tarif adulte.
  • Pour les itinéraires qui se déroulent uniquement en Chine, les enfants mesurant moins de 120 cm voyagent GRATUITEMENT, et ceux qui mesurent entre 120 et 150 cm voyagent à moitié prix. Les enfants de plus de 150 cm paient le plein tarif.

Les repas

Samovar

Tous les trains sont équipés d’une voiture-restaurant, qui change en fonction du pays. L’expérience peut être intéressante, sans doute à plus forte raison pour les voyageurs solos, mais les repas ne sont pas bon marché. Nous avons choisi de nourrir la troupe avec un peu de créativité. Avec un sac de provisions bien rempli et un peu de planification, ce n’est pas sorcier. D’ailleurs, nombre de voyageurs en font autant. Si vous voyagez en 3e classe, prévoyez quelques aliments à partager avec vos compagnons de voyage. Il faut mentionner que chaque wagon est équipé d’un samovar duquel on peut tirer de l’eau bouillante. Les repas instantanés, comme les soupes ramen, ainsi que le thé, le café ou le chocolat chaud sont des options qui s’imposent donc d’elles-mêmes. Si vous visez une réduction des déchets, pensez apporter des sacs à provisions réutilisables et de la vaisselle de voyage escamotable et polyvalente.

Certains billets comprennent un certain nombre de repas pour l’ensemble du trajet (attention, souvent un seul!), qui sera pris dans la voiture-restaurant ou dans le compartiment, selon le cas.

Le train fait des arrêts ponctuels, qui durent de 2 à 20 minutes. La provodnitsa peut vous informer du temps dont vous disposez pour sortir du train pour vous dégourdir les jambes ou pour acheter des produits sur le quai.

En toute honnêteté, nous nous attentions à voir un plus grand nombre de vendeurs proposant des produits locaux. Nos lectures portaient à le croire. On trouve notamment, et selon les gares, des pains sucrés ou salés, des boissons, des ramens, quelques repas chauds, du poisson séché, de la charcuterie, quelques fruits et légumes, des dumplings, et parfois des sandwiches.

À bord

  • Règle générale, moins le numéro du train est élevé, plus il sera confortable.
  • Les compartiments sont équipés de rideaux ou de stores pour bloquer les rayons du soleil, d’une petite table et souvent d’un Thermos. La provodnitsa s’assurera de fournir draps, couvertures et oreillers pour le nombre de voyageurs. Il faut faire son propre lit.
  • L’espace situé au-dessus de la porte peut accueillir un bon volume de bagages. Les banquettes des couchettes inférieures servent également de rangement. Un espace, situé de part et d’autre de la table, sous les banquettes, peut servir à ranger les sacs de provisions.
L’espace de rangement au-dessus de la porte
  • À bord, il n’y a pas de WI-FI. De plus en plus de compartiments sont équipés de prises électriques, mais il ne faut pas trop compter là-dessus. Les quelques prises qui se trouvent dans le corridor sont souvent rapidement prises d’assaut. Certains habitués prévoient une rallonge.
  • Chaque wagon est équipé de deux cabinets de toilette. Il n’y a pas de douche en 2e et en 3e classe. L’eau du robinet n’est pas potable. Il faut donc apporter de l’eau embouteillée ou tirer de l’eau bouillante du samovar pour la laisser refroidir. Nous avons opté pour un traitement de l’eau courante à la lumière UV au moyen du Steri-PEN. Nous avons bien fait sourciller les compagnons voyageurs, mais personne n’est tombé malade.
  • Il est à noter que l’accès aux toilettes est interdit à l’approche des gares, et dans les minutes qui suivent le départ. Pour les arrêts les plus longs, il vaut donc mieux prévoir un peu, surtout en voyageant avec des enfants.
  • «Come as you are», comme chantait l’autre. À bord, nul ne sera jugé sur son apparence. Bien qu’ils soient généralement plutôt fiers, dès qu’ils mettent le pied à bord, les Russes qui voyagent sur de longues distances enfilent des vêtements «mous». Laissez donc vos complexes sur le quai, ils ne vous seront d’aucune utilité.
  • Jadis fut un temps pas si lointain où l’horaire des trains était basé sur l’heure de Moscou. Depuis le 1er août 2018, les trains partent et arrivent à l’heure locale. Il est donc important d’ajuster montres et appareils mobiles (s’ils ne se synchronisent pas automatiquement) pour ne pas perdre le fil.
  • À l’occasion d’arrêts prolongés dans les gares, il ne faut pas hésiter à sortir pour faire dégourdir les petites gambettes.

Les trains que nous avons pris

Saint-Pétersbourg à Moscou : 759АА
Moscou à Vladimir : 730ГА
Vladimir à Ekaterinburg : 056ЫА
Ekaterinburg à Irkoutsk : 100ЭА
Irkoutsk à Oulan-Bator : 306Ы
Oulan-Bator à Beijing : 024I

Les ressources

Quiconque s’intéresse aux voyages en train pourra consulter l’excellent site The Man in Seat 61, ainsi que le Lonely Planet sur le Transsibérien.

Conclusion

Alors, la question se pose. Est-ce que ça vaut la peine de parcourir le Transsibérien avec des enfants? Bien sûr! L’expérience est certes différente de celle vécue en solo ou en couple. Par exemple, les parents n’auront probablement pas l’occasion d’enfin lire Guerre et paix en entier. Mais avec un brin d’adaptabilité, d’imagination, de patience et d’humour, le voyage peut devenir une aventure familiale unique. Sur cette artère vitale, vous vibrerez au rythme des locaux tout en prenant le temps de vous recentrer sur l’essentiel en famille, en tout confort et en toute sécurité. Et quoi de plus excitant pour de jeunes enfants que de voyager, jouer, manger et dormir à bord d’un train qui vous mènera vers des contrées lointaines et exotiques!

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Pour toutes questions, n’hésitez pas à nous écrire au bas de l’article. Il nous fera plaisir d’y répondre au meilleur de nos connaissances.

4 commentaires

  1. Bonjour
    Merci pour cet article. Je rêve fe prendre le transsiberien. Combien de temps doit on prévoir approximativement pour ce voyage en faisant des arrêts ?
    A écouter pour vous rappeler votre voyage,l’excellent album de Thylacine qui s’appelle Transsiberian 😉
    Bon voyage
    Zineb de Casablanca

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  2. Bonjour ! Merci pour cet article bien détaillé, qui répond a un certain nombre de questions ! Cependant je n’ai pas compris ce passage : « Certains hébergements russes vous demanderont d’acquitter les frais d’enregistrement sur place. Nous tenons de source sûre qu’il est inutile d’ouvrir la bourse. Refusez simplement. Aucune vérification n’est faite par la suite » S’agit il de frais de réservation ? Dans le cadre de Booking ? Merci pour votre réponse.

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    • Bonjour Chloé, merci pour ce retour. En fait, le gouvernement russe veut surveiller les déplacements des étrangers qui passent plus de 7 jours sur son territoire. Il faut donc, en théorie, s’enregistrer auprès de connaissances sur place, le cas échéant, ou à l’hôtel. Certains hébergements peuvent apparemment être insistants sur ce point et facturer pour l’enregistrement. Libre à chacun de refuser.

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